Après plusieurs mois de négociations en toute discrétion, c’est en présence des dirigeants du groupe jurassien que les élus de la communauté d’agglomération d’Épinal ont annoncé ce mardi après-midi l’arrivée imminente de la société SIS dans le territoire. « C’est forcément un beau projet pour le territoire, car il va être créateur d’emplois », apprécie Michel Heinrich, le président de l’Agglo en présence du vice-président Cédric Haxaire et des maires d’Épinal et Chantraine.
Le spécialiste de la maroquinerie de luxe, qui produit aussi des bracelets de montre en cuir et de la gainerie , est implanté dans le Jura depuis 1998. SIS compte quatre usines en Franche-Comté (Étalans, Valdahon, Avoudrey et Vesoul) où elle emploie près de 1 100 personnes, mais aussi deux sites à Madagascar (450 personnes) et en Chine (150 personnes).
Les ex-salariées d’Alcée embauchées
Dans un premier temps, plusieurs dizaines d’embauches seront effectuées. Parmi les premières figureront seize anciennes salariées de la société Alcée située rue Côte-Cabiche qui ont été licenciées en septembre dernier par le groupe Allande pour lequel elles confectionnaient de la lingerie. Leurs compétences de couturières ont évidemment suscité l’intérêt de la société SIS qui leur prodiguera une formation au travail du cuir dès le 2 avril et pour une durée de six mois avant d’entrer en fonction.
Mais l’ambition de SIS est encore plus grande. Le groupe envisage de construire une nouvelle usine dans la zone de la Voivre où près de 300 personnes devraient œuvrer dans les prochaines années. « Il nous faudra 9 000 m2 et on va embaucher au rythme de quarante personnes par an », indique Jean-Yves Chauvy, le directeur général de SIS.
Qui a donc opté pour Épinal après avoir prospecté plusieurs régions de France en vue de poursuivre le développement de son groupe. « Il y a une cohérence géographique sur l’axe Besançon-Vesoul-Épinal. L’Agglomération a tout fait pour nous accueillir et l’opportunité d’enrôler les ex-salariées d’Alcée était un argument supplémentaire pour valider notre arrivée », a indiqué Jean-Yves Chauvy.
1 400 collaborateurs dans le monde
Créée en 1983 dans le village d’Avoudrey qui compte 500 habitants, la société Supercuir a vu le jour avant d’être placée en liquidation judiciaire lorsque son principal client, représentant 70 % du chiffre d’affaires, se retire. Mais huit cadres de l’entreprise proposent un plan de sauvetage au tribunal de commerce et la société SIS, qui regroupe les trois anciennes filiales (Supercuir, IWD et Soft Line Box), renaît de ses cendres avec 63 collaborateurs dont 30 salariés-actionnaires dans un local de Valdahon.
Vingt-cinq ans plus tard donc, SIS compte près de 1 400 collaborateurs dans le monde et affichait en 2022 un chiffre d’affaires approchant les 73 M d’euros avec 2,3 M de résultat net. SIS a également créé sa propre école de la maroquinerie à Avoudrey.
Le groupe se veut surtout une référence de l’innovation sociale. Dans ses usines, il crée notamment des restaurants d’entreprise, des crèches et des salles de sport pour ses salariés. Une vraie politique RSE, mais aussi un bon moyen pour retenir les compétences logiquement attirées par les salaires supérieurs pratiqués en Suisse.
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