Conciergerie de luxe, restos à la pelle et «self care center»… à Roland-Garros, un service toujours gagnant pour les joueurs

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Roland-Garros est un tournoi à deux visages. Côté pile, les courts et les allées, où déambule le grand public et où les marques en tous genres – de champagne, de voiture, de montres, de vêtements… – se battent pour faire raquer les spectateurs. Côté face, à l’abri des regards, les coulisses du tournoi dans lesquelles une multitude de services sont offerts aux joueurs. Il s’y joue une compétition interne aux «Grand Chelem» pour savoir qui, de l’Open d’Australie, de l’US Open, de Wimbledon ou de Roland-Garros, bichonne le mieux les stars de la petite balle jaune.

A l’instar d’un tennisman qui débarque pour la première fois sur les courts parisiens, Libé s’est baladé pendant une matinée dans les couloirs cachés. Pour nous guider dans ce petit labyrinthe souterrain, Kildine Chevalier, ancienne joueuse professionnelle reconvertie depuis trois ans directrice des relations avec les joueurs. En bref, une sorte de baby-sitteuse de luxe joignable H24 pendant le tournoi.

Goodies à la pelle

Le séjour des joueurs à Roland-Garros débute virtuellement. Avant de mettre les pieds porte d’Auteuil, tous doivent télécharger une application, sobrement intitulée «Paris Players», pour faire leurs demandes d’accréditation, réserver leur hôtel et les navettes qui leur permettront de rejoindre le tournoi. Avant même de percevoir leur prize money (73 000 euros pour une élimination au premier tour, 2,4 millions pour le vainqueur), chacun se voit verser une indemnité de 340 euros par jour pour se loger.

A leur arrivée porte d’Auteuil, par une entrée annexe collée au court Philippe-Chatrier, joueurs et joueuses viennent chercher leur accréditation pour la quinzaine et des goodies à la pelle. Un «welcome bag» d’abord – échantillons de sponsors du tournoi, tasse et gourdes. Puis, quelques marches plus loin, le «player souvenir», qui comprend un sac, une casquette, un parapluie, une trousse de toilettes, un coussin pour l’avion, une peluche et même des écouteurs JBL. Tout est évidemment siglé du logo du Grand Chelem, à l’instar de chacun des murs ou presque des espaces joueurs.

Les bagages remplis de produits dérivés, ils passent par le «Rendez-vous», petit salon où traînent des instruments de musique, où les joueurs attendent qu’une navette se libère pour rentrer à leur hôtel. Assis sur une estrade au moment de notre visite, un entraîneur gratouille une guitare et s’exerce au piano pendant qu’un autre commande un café. L’après-midi, une musicienne est même payée pour y jouer du jazz. A deux pas de là, les joueurs peuvent aussi réserver des courts et des partenaires d’entraînement mis à leur disposition pour taper la balle. C’est aussi là qu’ils déposent leurs raquettes, ensuite amenées dans une grande salle où une vingtaine de personnes les cordent à la chaîne.

Suite de la visite, où deux grands espaces s’offrent à eux. D’un côté, une enfilade de restaurants au design épuré – parquet au sol et murs couleur ocre. Le choix est vaste : nourriture asiatique, italienne, grillades, sushis (l’un des stands les plus prisés), salades, bar à yaourt, à glace ou à graines, snack avec des gaufres en forme de petites raquettes… Du gratin du tennis mondial à ceux qui doivent passer par les qualifications pour intégrer le tableau final, tout le monde s’y mélange, à l’image de Caroline Garcia, croisée en train de faire la queue pour récupérer une boisson chaude. Chaque joueur a sur son badge 160 euros d’argent de poche par jour pour picorer de stand en stand. De quoi se nourrir copieusement en dépit des prix pratiqués porte d’Auteuil.

Disneyland, golf et tour Eiffel

A côté des restaurants, un bureau centralise les demandes d’invitations que font les joueurs. En fonction du court, leur nombre varie de quatre à seize par matchs. S’y trouve aussi le service le plus luxueux : une conciergerie dont le personnel est chargé de répondre à toutes les demandes possibles. Cela va des places pour Disneyland, famille incluse, à une réservation de terrains de golf, comme l’a demandé Novak Djokovic cette année. L’an passé, le Serbe et ses deux enfants avaient recouru au service pour visiter la Tour Eiffel. Enfin, une couturière s’affaire dans un coin à retoucher les tenues de ceux qui le souhaitent et y ajouter, si besoin, des sponsors sur la manche ou la poitrine.

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A l’opposé de toute cette agitation, une autre porte donne sur le «self care center», partie sur laquelle le tournoi a mis le paquet depuis l’abandon en 2021 de Naomi Osaka pour des problèmes de santé mentale. Ici l’ambiance est tamisée et bien plus calme. On y trouve les bureaux des préparateurs mentaux et des psychologues qui suivent les joueurs à l’année sur le circuit. A côté, une salle de sieste : une dizaine de lits alignés, des étoiles projetées constellant le plafond et les murs de raquettes et de balles, accompagnées de slogan de motivation un peu kitsch («endurance», «performance», «transcendance»). Iga Swiatek, entre autres, est une habituée des lieux.

Une autre pièce, rideaux blancs aux murs et tapis tressé au sol, sert de salle de méditation. Les joueurs peuvent faire appel à des professionnels mis à disposition par le tournoi pour faire de la sophrologie, du yoga ou faire sonner un bol tibétain. Entre les matchs et les entraînements, ils ont aussi le droit de déposer leurs affaires sales à la blanchisserie. Elles reviennent lavées et repassées le lendemain. «Nous sommes le seul Grand Chelem à repasser, tout est dans la finesse du détail», fanfaronne Kildine Chevalier.

200 personnes mobilisées

Après une sieste, leurs vêtements propres, les joueurs peuvent grimper en haut du court Philippe-Chatrier. Ils y trouvent un espace avec un restaurant, encore, et une grande terrasse qui donne sur les cours annexes. Mais aussi un coin manucure, et même un salon de tatouage. Le tatoueur a fait son apparition en 2023 à l’initiative du patron de la FFT aux bras tatoués Gilles Moretton, sans susciter l’emballement du reste de l’organisation. Il a finalement été l’un des services les plus fréquentés l’année dernière. Enfin, si les ongles et tatouages ne leurs suffisent pas, joueurs et joueuses peuvent profiter, sous le court Suzanne-Lenglen, de coiffeurs et maquilleuses. Ces mêmes services existent également dans le stade Jean-Bouin voisin, où les joueurs s’entraînent et laissent leurs enfants à la garderie.

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Chouchouter les stars coûte cher à l’organisation : 200 personnes sont recrutées pour accompagner les joueurs pendant le tournoi alors que 12 travaillent à l’année pour préparer le Grand Chelem. «Pour trois semaines de compétition, c’est un énorme bateau qu’il faut coordonner toute l’année. On fait tout ça pour qu’ils se sentent comme à la maison, avec à la fois des bonnes conditions pour pratiquer leur sport et plein de petits plus», raconte Kildine Chevallier. Le jeu en vaut la chandelle : en attirant les meilleurs joueurs de la planète, Roland-Garros devrait générer cette année 330 millions d’euros de chiffres d’affaires selon Sporsora. Un chiffre qui a presque doublé en quinze ans.

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